La Plume Légère
Une plume qui se veut légère mais qui ne veut pas être oubliée...
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· Chapitre 4 - Lynan
· Chapitre 5 - Voyage
· Chapitre 2 - Le miroir
· Le monde Bragalh
· L'Enigme
· Introduction
· Chapitre 7 - Connaissances
· Chapitre 6 - Liberté
· Chapitre 1 - Réveil difficile
· Chapitre 2 - Eraccheli
· Chapitre 3 - Matisa
· Chapitre 1 - Heiki et Maximalia
Date de création : 09.12.2010
Dernière mise à jour :
05.01.2011
13 articles
Ce blog a pour vocation de répertorier mes écrits et de les faire partager. Il s'agit des premiers chapitres des romans que j'ai débuté pour certains ils y a longtemps. Aucun n'est véritablement achevé mais ils contiennent pour certains maintenant une ou deux centaines de pages.
Quoi qu'il en soit, je vous souhaite une bonne lecture en espérant que cela vous plaise. N'hésitez pas à commenter il n'y que par la critique (en bien ou en mal) que je peux m'améliorer.
page 1 : l'Enigme
page 2 : le monde de Bragalh
Cette série, je l'ai commencée il y a quelque chose comme 5 ans. Je dois régulièrement la revoir car elle porte inévitablement les marques de l'adolescente inexpérimentée que j'étais alors, ce qui nuie considérablement à la poursuite de l'histoire. C'est malgré tout une histoire que j'aime beaucoup, tellement qu'elle en est devenue une duologie (le scénario est écrit il ne manque plus que le temps pour terminer l'écriture).
L'idée de base est née en cours d'histoire géographie, lorsque nous parlions des ressources naturelles, m'est alors venue l'introduction, puis plus tard les personnages que j'ai commencé à faire évoluer et enfin la trame, qui a fait son apparition assez tardivement par rapport au reste.
Le scénario est peut-être un peu basique, mais je vous promet que la fin n'est pas banale...
Le quatrième millénaire fut de loin le plus vide pour l’espèce humaine. Cet individu qui s’était approprié la Terre comme si elle lui appartenait légitimement. Il a voulut domestiquer les plus puissantes forces de la nature. Mais les représailles furent grandes.
Les humains avaient tellement réduit le taux d’accroissement, que celui-ci en était devenu négatif, ainsi, la population diminuait au fil des années.
Sur ce, la troisième et bientôt la quatrième guerre mondiale éclatèrent. Elles prirent avec elles quelques centaines de milliers de vies, pour des raisons aujourd’hui oubliées. Cela dit, il est bien possible que la raréfaction de l’eau sur Terre ne soit pas étrangère à ces guerres. En effet, il ne restait plus, des plus grand cours d’eau, que de petits ruisseaux dont l’eau était si polluée qu’elle n’en était plus potable. Pour pouvoir boire, les hommes devaient filtrer cette eau à l’aide d’un filtreur. Une invention crée par un génie centenaire devenu par la suite fou à lier.
Par ailleurs, les forêts avaient été dévastées par la déforestation intensive, mais certains avaient eu la présence d’esprit de faire stopper ce processus, qui aurait signé l’arrêt de mort de la Terre. Depuis, quelques forêts subsistent ici et là sur la planète.
Le sida commençait à reculer devant la science. Progressivement, il n’y eu plus que quelques cas isolés. Mais, venue d’on ne sait où, la peste refit son apparition, puis repartie aussi vite qu’elle était venue, emmenant plusieurs centaines de vies humaines.
Malgré les progrès de la médecine, les hommes continuaient de mourir sous les coups et les balles. Cette violence mena bien vite à une cinquième et dernière guerre mondiale. Mais les ressources humaines étaient bien faibles, la guerre cessa donc quelques mois plus tard prenant elle aussi son dut en vies humaines.
On décida ensuite de créer une langue universelle qui remplaça alors toutes autres sortes de dialectes, mais pour des raisons de compréhension, le narrateur a désiré traduire dans une de ces anciennes langues l’histoire à venir.
On renomma également tous les continents ainsi que leurs pays. Ainsi, l’Europe devint l’Euranie, l’Afrique, l’Afraria, et la France, la Fanie.
Le temps a passé, et nous sommes en quatre mille trente-deux. Les hommes se dénombrent par à peines quelques milliers. Répartie sur tous les continents, la population était en majorité âgée de moins de vingt ans, et la plupart des enfants étaient orphelins.
Âgé de dix-sept ans, Heiki était orphelin depuis plus de sept ans. La seule famille qu’il lui restait était son frère.
À quatorze ans, Maximalia était un garçon égoïste et arrogant. Seul Heiki savait lui imposer le respect et le faire obéir.
Tous deux avaient la peau mate et des cheveux châtains, que Heiki laissait tomber jusqu’à ses épaules et que Maximalia coupait court. Cependant, leurs yeux étaient différents, le plus jeune avait les yeux bleus, l’autre les yeux noisette.
Heiki et Maximalia étaient originaires d’un pays situé dans le sud du globe, un pays nommé Garia. Suite à un long voyage vers le nord, ils s’étaient tous deux retrouvés, en Daria, au bord du désert de sable, et le long de la côte ouest.
Le soleil commençait avec peines à montrer la pointe de ses rayons à l’horizon, teintant le ciel d’un dégradé orangé rouge.
Heiki ouvrit les yeux et aperçut le visage de son frère. Il était calme pour une fois. Il était impossible de le voir ainsi en temps normal, seul le sommeil pouvait calmer l’adolescent.
La lune partait avec la nuit, tandis que le soleil se levait avec le jour. Il fit un feu sur lequel il mit de l’eau à chauffer, il y jeta ensuite une feuille de nabib. Fouillant dans le sac de provisions, il en sorti des grenadins, petits fruits jaunes de la taille de la paume de la main. Quand l’eau pris une teinte rouge sombre, il la versa dans son bol.
Il prit son petit déjeuner en écoutant le souffle calme et régulier de son frère. C’était le moment de la journée qu’il préférait, le matin avant que son frère se réveille, quand tout était calme.
Maximalia se réveilla quand son frère finissait de boire son bol de fuha. Sans dire un mot, il se leva. Heiki mit, à nouveau, de l’eau à chauffer, laissant le soin à son frère de parfumer son fuha comme il le voulait.
- Je veux aller en Euranie, dit Maximalia
- Bonjour, répliqua Heiki, j’ai bien dormit, merci.
Maximalia grimaça en réponse, et continua.
- J’en ai marre de l’Afraria, je veux aller en Euranie.
- Quelle est la différence?
- Je m’en fou! Je veux y aller!
- Tu vas te calmer déjà, parce que dès le matin, moi je peux pas supporter tes cris!
- Je me calmerais seulement si je vais en Euranie!
Heiki savait parfaitement qu’il ne serait jamais tranquille s’il ne cédait pas. Après tout, il l’avait dit lui-même, il n’y avait aucune différence entre les deux continents, et ayant toujours voyagé vers le nord, cela ne changeait pas tellement leur route.
- D’accord, va pour l’Euranie, soupira-t-il, mais nous ne sommes pas arrivés!
- J’en fou! Je veux y aller!
- Mais de rien, ce fut un plaisir de converser avec toi!
Paroles auxquelles l’adolescent répondit en leur tirant la langue, le respect du garçon se manifestant souvent de cette manière, l’autorité de son aîné se manifestait généralement par une claque.
Eraccheli était une larianienne, habitante d’un pays situé au nord de l’Afraria, en bordure de la mer méditerranée, et nommé Laria.
L’adolescente faisait partie du clan bleu, le clan de ses parents. Il s’était installé sur la côte, non loin de la plage et possédait plusieurs embarcations, ce qui leur permettait d’aller pêcher en pleine mer.
La jeune fille marchait sur la plage. La plupart des adultes étaient partis, à la chasse ou la pêche. Seul restaient les jeunes et les personnes âgées, mais aussi les sentinelles et deux ou trois adultes, pour s’occuper de tout ce petit monde. Des filles lavaient du linge dans l’eau bouillante. Eraccheli n’avait absolument pas envie de le laver avec elles, elle ne voulait pas non plus aider à la cuisine ni même à quoi que ce soit.
Elle détestait tout ici. Elle détestait ces filles, elle détestait ses parents, et elle détestait le clan tout entier. Ce qu’elle voulait c’était partir. La vie en groupe la répugnait. Pour elle, c’était chacun pour soi. Elle s’assit dans le sable, le regard perdu dans l’immensité de la mer. Elle resta pendant un moment ainsi, ses longs cheveux bruns flottants librement dans le vent, le regard de ses yeux bleus sur l’horizon. Eraccheli était vêtue d’une tunique bleu horizon et de mocassins assortis.
Elle passa son temps à se balader un peu partout ailleurs que dans le campement. Elle ne rentra qu’en voyant les adultes revenir. Elle savait bien se qui l’attendait: les éternels reproches du chef et ensuite de ses parents, qui reprendraient mot pour mot ce qu’ils lui avaient dit hier, comme ils le faisaient toujours. Elle poussa un soupir. Mais cette fois, il y avait une différence, cette fois serait la dernière, car ce soir, elle partait.
En effet, la jeune fille n’échappa pas aux réprimandes, et on l’envoya faire la cuisine avec les autres. Elle en profita pour voler encore un peu plus de nourriture, qu’elle alla cacher dans un coin tranquille. Elle viendrait le chercher plus tard. Le repas fut servit autour du feu principal. Puis la jeune fille prétexta une fatigue et alla se coucher sous les sarcasmes des autres qui lui faisait remarquer qu’elle s’était fatiguée à ne rien faire.
Bien entendue, la jeune fille n’avait aucunement l’intention de dormir. Elle alla récupérer la nourriture volée et rentra dans la tente familiale, où elle la rangea avec le reste, dans un sac. Une fois régler les derniers détails, elle s’allongea et attendit dans le noir, les yeux grands ouverts. Il lui fallut attendre longtemps avant que ses parents ne rentre, et encore plus pour entendre les ronflements bruyants de son père. C’était maintenant qu’il fallait agir.
Elle sortit la tête de la tente, il n’y avait personne en vue. Elle prit son sac et sortit. Le campement était calme. Elle repéra vite les hommes de garde et les quelques personnes qui n’étaient pas encore rentrées. Cela ne lui fut pas difficile de les contourner, elle avait déjà tout prévu. Elle prit la direction de la plage où attendaient les embarcations. Elle n’eut pas besoin de chercher, elle savait où était celle qui l’intéressait pour l’avoir repéré quand ils étaient tous rentrés. Elle mis son sac dans le bateau et entreprit de mettre le tout à l’eau, le plus silencieusement qu’elle put. Quand l’eau lui arriva à mi-cuisse, elle grimpa à l’intérieur et commença à ramer, toujours dans le silence. Destination Euranie, mission survie.
Matisa était âgée de seize ans, elle était donc majeure et était libre d’aller ou bon lui semblait, mais être majeure ne signifiait rien pour elle, dans ce monde aussi vide, cela ne changeait rien. Elle était fanienne, mais cela non plus ne signifiait pas grand-chose pour elle, car tous les pays étaient pareils à la Fanie, c’est-à-dire vide.
Depuis qu’elle avait huit ans, Matisa se débrouillait seule. Ses parents étaient morts et depuis ce jour, elle s’était prise en main, seule. Personne n’avait fait attention à elle. Tirant les informations dont elle avait besoin pour subsister de ses souvenirs et de se qu’elle savait faire. Durant ses voyages, elle rencontra le clan vert avec lequel elle apprit la médecine des plantes, différentes formes de combats, et encore bien des choses.
Elle détestait l’espèce humaine. Elle la haïssait pour ce qu’elle avait fait à la planète. Durant ses voyages, on lui avait raconté pleins d’histoires sur la Terre d’autrefois. Des histoires qui étaient devenues des contes, des légendes que plus personne ne croyait, mais que l’on racontait aux enfants pour les faire rêver. Comme si il était possible de construire des gros oiseaux capables transporter des gens dans le ciel, et puis, des grandes tours qui ne s’écrouleraient pas! Non, c’était impossible. On racontait aussi qu’un grand continent existait par delà l’océan de l’ouest. On l’appellerait l’Amenia. Matisa aimait bien toutes ces légendes. Elle y prêtait même un grand intérêt, elles lui laissaient espérer un monde meilleur.
La jeune fille portait simplement un débardeur et une jupe autrefois tous deux blancs. Sa peau avait foncée au soleil et ses yeux avaient la couleur noire de ses cheveux. Ses pieds n’étaient protégés du sol que par de simples sandales.
Un jour, elle avait décidé de quitter la Fanie, et elle était partie vers l’Anie.
Cela faisait maintenant plusieurs jours que la jeune fanienne avait quitté son pays pour l’Anie, et elle n’avait rencontré que trois personnes.
Matisa marchait vers l’est. Elle ne se sentait pas bien du tout. Le soleil tapait dur, et elle avait mal à la tête. Elle prit sa sacoche, et elle fouilla en espérant trouver ce qu’elle cherchait, mais outre deux lambeaux de viande de cerf séchés, un morceau de galette, son bol et son filtreur, il n’y avait qu’une seule feuille de madrigen. Elle n’avait plus ni plantes médicinales, ni nourriture, il lui fallait vraiment qu‘elle trouve un moyen de refaire ses provisions, en attendant, elle devrait se restreindre. Elle poussa un soupir. En tous cas, provisions ou pas, elle n’avait pas de quoi calmer ses maux de tête.
Plus loin, il y avait un arbre, elle allait s’abriter à son ombre un moment.
Malheureusement, elle n’y parvint pas, son regard se voila et ce fut le noir. Matisa tomba à terre, évanouie.
Lynan lui, était Anien. À seize ans, il ignorait tout de ses parents. Il avait été élevé par un clan jusqu’au jour de sa majorité, arrivé neuf mois auparavant, où il avait choisit de partir.
C’était un garçon doux et sympathique, mais il pouvait devenir violent devant une injustice, tandis que pour une cause qui lui tenait à cœur, il était capable de tout faire, ou presque, pour sa réussite.
Depuis qu’il était partit, il vivait seul. Après avoir erré au hasard pendant près d’un mois, il avait trouvé un endroit agréable, où il vivait maintenant. Il y avait une cabane, à côté de laquelle était planté un grand arbre. L’ombre de celui-ci lui permettait de cultiver des légumes, il avait maintenant un véritable potager. Malheureusement pour lui, la viande ne se cultivait pas, et il était parfois difficile de trouver des proies dans cette région.
Cela faisait plusieurs jours que son stock de viande était épuisé, et Lynan avait beau partir chasser chaque jour, il revenait chaque fois bredouille. Ce jour là ne fit pas exception. Il avait chassé depuis le matin sans aucun résultat. La chaleur était étouffante et Lynan n’avait plus d’eau, il fallait rentrer.
C’est sur le chemin du retour qu’il vit quelque chose qui l’intrigua. De loin, il ne savait pas ce que cela pouvait être, mais en s’approchant, il vit une jeune fille étendue sur le sol. Il n’y avait pas d’habitation à plusieurs kilomètres à la ronde, d’où venait-elle? En la regardant de plus près, il vit bien qu’elle n’était pas d’ici, bien que "ici" soit très relatif.
Il ne pouvait pas la laisser là. Il n’hésita pas, il mit sa besace sur son épaule et la prit dans ses bras. Il lui fallut près d’une heure, avec quelques pauses, pour rentrer avec la jeune fille dans les bras.
Quand il arriva enfin, il la posa sur son lit et se jeta sur la carafe posée sur la table… elle était vide. Il dut aller la remplir dans le tonneau situé dans une pièce adjacente.
Quand il revint dans la pièce principale, il la regarda, étendue sur son lit. Son visage était paisible et détendu. Il retira les sandales de l’inconnue et les posa à côté du lit, avec son sac et sa besace.
Le soleil commençait à baisser sur l’horizon, il était temps d’arroser les légumes. Lynan prit un seau qu’il rempli d’eau et sorti. Quand il eut finit, il s’assit dans la poussière, le dos contre le mur de la cabane, et regarda, pensif, le soleil se coucher.
La nuit tombait quand il rentra. Il la regarda une fois de plus et soupira. Cette nuit il dormirait par terre. Il grignota un morceau avant de se coucher.
Les deux frères avaient voyagés pendant près d’un mois vers le nord. Ils étaient finalement parvenue sur la côte méditerranéenne, là, ils avaient trouvés un clan qui les avaient accueillit pour la nuit et avait même accepté de leur prêter un bateau que leur clan récupérerait de l’autre côté. Le clan leur avait même offert des provisions supplémentaires.
Naturellement, Maximalia avait manifesté sa mauvaise humeur habituelle, tandis que Heiki les remerciait pour leur hospitalité.
Une fois hors de vue de la côte, Heiki gifla l’insolent.
- Aïe ! T’es complètement frappé ou quoi?!
- T’en veux une autre, demanda Heiki en levant à nouveau la main.
- Non, c’est bon, répondit le jeune en s’écartant prudemment, je retire ce que j’ai dis.
Heiki appréhendait cette traversée. Il savait que son frère allait se mettre à raller d’un moment à l’autre. Quant a Maximalia, il ne savait plus si il avait vraiment envie d’aller en Euranie, finalement.
Cela faisait près d’une semaine que les garçons étaient en mer. La présence de l’eau les rafraîchissait, après tout ce temps passé dans la chaleur du continent, ils appréciaient un peu de fraicheur. Heiki ramait sans relâche depuis des heures, et ses bras commençaient à fatiguer.
- Max, prends les rames.
- J’ai pas envie!
- C’est ton tour alors tu commences pas parce que j’en peux plus. Si tu ne prends pas les rames, je laisse dériver le bateau, et on ira n’importe où.
- Ah ça va! Passe les moi tes rames!
Heiki lui laissa volontiers la place et bu deux longues gorgées d’eau. Il s’allongea sur le banc. Il sentit le vent, qui gonfla la voile et les fit avancer bien plus vite, Maximalia ramena les rames dans le bateau. Malheureusement, le vent ne resta pas longtemps, et Maximalia dut recommencer à ramer. Heiki lui, s’endormit sur le banc.
Plusieurs heures passèrent, pendant lesquelles Maximalia rama, tandis que son frère dormait. N’en pouvant plus, Maximalia le réveilla pour lui passer les rames. Se fut à son tour de se reposer.
- Max! On a un petit problème!
Le garçon fut réveillé en sursaut par les cris de son frère. Heiki lui montra l’horizon, ils avaient en effet un petit problème. Une tempête arrivait sur eux. Il ne lui faudrait pas plus d’une heure pour être sur eux. Ils leur fallaient se préparer à la recevoir. Sous les conseils de son aîné, Maximalia détacha la voile et la tendit au dessus d’eux, l’attachant au mat et aux bords du bateau. La toile protégeait à peine la moitié de l’embarcation, mais cela leur suffirait à se protéger de la pluie. Il y abrita les sacs. En une demi heure, ils étaient près à la recevoir. La tempête avançait très vite. Le vent commençait à forcir, et la mer à s’agiter. Le regard de Heiki en disait long sur la peur qui l’habitait. Ils n’avaient jamais prit la mer, quant à survivre à une tempête, ils n’étaient pas plus renseignés. Si ils coulaient, ils mourraient noyés, personne ne viendrait les chercher en pleine mer. Heiki cessa de ramer, ce n’était plus le moment. Il y eu un long moment d’attente et d’angoisse. Tous deux étaient assis sur le banc, à l’abri sous la toile.
La tempête ne se fit pas attendre. La pluie tombait drue, les vents frappaient la toile, la mer s’agitait. Tout autour n’était que furie. Bientôt, les garçons eurent les pieds dans l’eau. Heiki eut la présence d’esprit de mettre les sacs entre eux deux. Dans un moment de folie, il prit leurs deux bols et se précipita au dehors pour écoper l’eau comme il pouvait. Il fut vite rejoint par Maximalia qui avait déniché un troisième bol dans le fond d’un sac et prit leurs deux gobelets. Ils restèrent sous la pluie plus d’une heure, à rejeter toute l’eau qu’il pouvait dans la mer. Ils finirent par s’écrouler tous deux sur le banc, à l’abris de la pluie, mais pas du vent. Maximalia, épuisé, s’endormit sur les genoux de son frère, qui fit de son mieux pour ne pas faire la même chose.
Heiki ne sut combien de temps ils restèrent ainsi. Les vents se calmèrent, la pluie cessa. La tempête était partie. Il était dans un état de semi transe lorsqu’il sentit un choc. Laissant son frère dormir sur le banc, il sorti. Il vit qu’ils s’étaient échoués. Il descendit du bateau et le tira sur la plage. Il se souvenait qu’il leur restait un peu de bois dans l’un des sacs, il l’utilisa pour faire un feu sur la plage. Au début, le feu grésillait à cause du sable mouillé, mais les flammes finirent par le sécher. Il mit ensuite de l’eau à chauffer, et rinça leurs gobelets. Quand le fuha fut près, il alla réveiller son frère, qui ne le fit pas sans grogner, mais Heiki lui tendit un gobelet et il se calma. Quand ils se furent réchauffés, ils débarquèrent toutes leurs affaires. Heiki fit le point de toute la nourriture encore en leur possession, il y avait encore de quoi tenir une semaine à deux.
Le soleil était revenu, et la chaleur ne tarda pas à l’accompagner. Ils détachèrent la voile, puis la mirent à sécher sur la plage. Elle fut longue sécher, mais quand le soleil se coucha, elle pouvait être rangée.
Quand la nuit tomba, les deux garçons se rapprochèrent du feu. Après cette journée fatigante, ils mangèrent de bon appétit. Ils n’entendirent pas les pas qui approchaient.
- Je peux m’asseoir avec vous, demanda une voix qui venait de l’obscurité?
L’inconnu était de petite taille et semblait fatigué. Sans un regard pour son frère, Heiki lui fit signe de s’asseoir. L’étranger ne perdit pas de temps pour prendre place avec eux. Le garçon était blond, avec des yeux couleur ambre. Il était habillé de façon étrange, il portait un pantalon noir, un t-shirt noir lui aussi, ainsi qu’une cape rouge.
- Je trouve enfin quelqu’un sur cette foutue île, dit-il, je commençais à désespérer.
Les deux frères qui se croyaient en Euranie faillirent s’étouffer. L’un avala de travers, l’autre recracha son eau.
- On n’est pas en Euranie! s’exclama Maximalia.
- Si, mais pas sur le continent, répondit le garçon, vous êtes sur l’île de Ciorsac, qui fait partie de la Fanie.
- Donc, si on veut aller sur le continent, il faut reprendre la mer, conclut Heiki.
- Oui, mais si ça ne vous dérange pas, j’aimerais venir aussi.
- Pourquoi pas, répondit Heiki avant que Max n’ait le temps de répliquer.
- Merci. Ah, désolé, je n’ai pas respecter la règle de politesse en ne me présentant pas. Je suis Edward Cerilk, dit-il en mettant la main droite sur son cœur et en s‘inclinant. Heiki respecta la règle et répondit par les mêmes gestes
- Je suis Heiki Dourian.
Mais Maximalia refusa de s’y plier et Heiki dut s’excuser pour lui.
Heiki proposa un gobelet de fuha, que Edward accepta, lorsqu’il prit le gobelet des mains de Heiki celui-ci vit très bien le tatouage sur le dos de sa main droite. Il représentait un cercle entouré de plusieurs signes étranges, que Heiki ne reconnaissait pas. Edward s’empressa de cacher sa main, et fit comme s’il ne s’était rien passé.
- Bon, je crois qu’il est temps d’aller dormir si on veut repartir tôt demain.
Le lendemain, Heiki fut réveillé par Edward, mais celui-ci n’osa pas réveiller Maximalia, ce fut donc Heiki qui s’en chargea. Une fois le petit déjeuner mangé, ils mirent les sacs dans l’embarcation, rattachèrent la voile. Ils étaient prêts à partir, mais Edward s’aperçut qu’il avait perdu sa montre.
- C’est rien qu’une montre, protesta Maximalia.
Edward ne pouvait répondre à Maximalia mais son regard exprimait clairement sa pensé.
- Tu ne sais pas où tu pourrais l’avoir laissé? demanda Heiki.
- Absolument aucune.
Ils cherchèrent à deux car Maximalia refusa de les aider. Mais la recherche ne fut pas longue, car Heiki la trouva simplement là où le garçon avait dormit. C’était une vieille montre en argent, sur le dessus, il y avait un dessin, un lion dont la queue à bout carré s’enroulait sur elle-même.
- Elle est là! Je l’ai trouvé!
Edward accourue aussitôt. Mais avant que celui-ci ne se tourne vers lui, Heiki avait vue un autre dessin étrange au dos de sa cape. Une croix autour de laquelle s’enroulait un serpent et surmonter d’une paire d’aile ainsi qu’une couronne.
- Merci beaucoup!
- Dis moi, demanda Heiki, ça veut dire quoi les dessins qui sont sur ta montre, ta main et ta cape?
- C’est rien. Pour mon tatouage, c’était un pari qu’on avait fait avec des amis, quant à ma montre et ma cape, c’est juste les marques des artisans.
Heiki hocha la tête, mais il n’était pas convaincu. Edward voyait bien les doutes du garçon, mais il ne dit rien de plus.
Ils prirent la mer, et grâce à l’aide de Edward, dont les deux frères ne surent rien, ils arrivèrent le lendemain, en milieu de journée.
« Enfin à terre »
Eraccheli posa le pied sur le sable. Elle était enfin arrivée. Après un long mois de traversée. Elle avait ramée à en avoir mal au bras, elle avait peu dormi, mais suffisamment pour permettre à son bateau de dériver durant plusieurs heures. Rien n’avait pu lui permettre de se diriger, n’ayant aucun repère, elle avait naviguée au jugé.
Ce fut un long mois de fatigue et de doute. Il lui restait peu de nourriture, mais l’eau était en surplus. Cependant, malgré la difficulté de cette traversée, elle était heureuse. Heureuse parce qu’elle n’avait plus aucun adulte sur le dos, heureuse car elle n’avait plus ce stupide clan à supporter. De plus, d’ici environ un mois, elle aurait seize ans, d’ici environ un mois, elle serait majeure. Elle n’aurait alors plus d’obligation de retourner à son clan. Tout cela pouvait se définir en un seul mot: LIBERTÉ
Elle regarda autour d’elle. Le paysage était en tout point semblable à celui qu’elle connaissait. La seule chose qui pouvait indiquer à Eraccheli qu’elle avait changé de continent, c’était l’ombre des montagnes à l’horizon, mais il fallait y prêter attention.
Elle ignorait totalement où elle se trouvait, mais ce qu’elle savait, c’était qu’elle ne souhaitait pas se faire repérer. Il y avait bien longtemps, une partie de son clan était partie vivre de l’autre côté de la mer, en Euranie, sur la côte opposée, et elle n’avait aucune envie de se faire attraper par son clan. Elle n’avait pas fait tout cela pour rien. Elle s’enfonça donc dans les terres, et une fois hors de vue de la côte, elle partie vers l’ouest.
Il lui fallait trouver de la nourriture. Elle n’avait aucune idée de la façon de s’en procurer. Elle ne pouvait pas se présenter à un clan, ils la ramèneraient directement. Malheureusement pour elle, Eraccheli n’avait aucune arme qui lui permette de chasser. Elle n’avait rien prévue, son plan s’arrêtait à son évasion.
Elle poussa un cri de rage, qui, malheureusement, ne put changer quoi que ce fut. Du moins pas dans l’immédiat, car son cri avait été entendu.
En faisant le point de ce qu’il lui restait, elle vit qu’en se restreignant à un repas par jour, elle pourrait tenir trois jours. Cela lui permettrait-il de trouver une solution d’ici là? Elle l’ignorait.
Ce problème la préoccupa jusqu’au soir. Elle se coucha sans manger, elle but simplement un bol de fuha, et s’endormie près du feu.
Pour la première fois depuis sa fuite, Eraccheli dormie d’un sommeil paisible.
Matisa se réveilla à l’aube. Elle était allongée sur un lit, et le soleil éclairait son visage passant à travers une fenêtre. Elle parcourue la pièce du regard. Au centre de la pièce, il y avait une table, sur laquelle était posée une cruche, de l’autre côté de la pièce, il y avait une cheminée dont le montant était couvert de bocaux, et à quelques pas du lit, un garçon dormait sur le sol.
Elle mis un certain temps à comprendre ce qui c’était passé. Elle finit par se souvenir qu’elle s’était évanouie. Elle se releva sur le lit, elle se sentait beaucoup mieux. Elle aperçut au pied du lit, son sac, sa besace et ses sandales. Elle se leva, prit le sac et mit ses sandales. Elle posa sur la table ce qu’il lui restait de la galette, ce n’était pas beaucoup, mais cela suffirait à un petit déjeuner. Elle ranima le feu, et y fit chauffer de l‘eau. Elle prépara son fuha, en prenant des feuilles dans un des bocaux sur la cheminée, puis elle le versa dans son bol et mangea son morceau de galette.
Matisa était gênée de manger dans une maison qu’elle ne connaissait pas, de plus, son hôte dormait, et elle ne le connaissait pas plus. Alors, quand elle eut finit de manger, Matisa fit seule le tour du propriétaire. Outre la pièce principale, la petite maison possédait deux autres pièces. L’une était les toilettes avec un tuyaux, qui acheminait les excréments vers une fosse creusée quelque part sous la maison, l’autre était un garde manger, les étagères portaient de nombreux légumes, mais les crochets qui pendaient du plafond ne supportaient rien, et le tonneau, quand elle regarda à l’intérieur, ne contenait presque plus d’eau. Quand elle revint dans la pièce principale, son regard tomba sur l’arc accroché au mur. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas chassé à l‘arc. Prenant sa besace, sa gourde et l’arc, elle sortie. L’air était encore doux. Elle ferma la porte et partie vers le sud, laissant le garçon endormit seul chez lui.
La matinée était déjà bien commencée lorsque Lynan se réveilla. Il vit tout de suite le lit vide, et ne tarda pas à constater que la jeune inconnue était partie, avec sa besace. En prenant la cruche, pour préparer son petit déjeuner, il pensa que le lendemain, il lui faudrait partir au puit. Sa survie était à ce prix.
Il en était là de ses songes quand la porte s’ouvrit. Elle s’arrêta sur le seuil, gênée. Lynan fit alors le premier pas.
- Bonjour, je vois que vous allez mieux.
- Oui, beaucoup.
Elle mit la main droite sur son cœur et s’inclina:
- Je m’appelle Matisa Judis.
- Et moi, Lynan Torelle, répondit-il en faisant de même.
- J’ai été chasser, ajouta-t-elle comme pour s’excuser.
Elle sortit de sa besace deux lapins et trois oiseaux, qu’elle posa sur la table. Lynan regarda étonné le résultat de la chasse.
- J’y crois pas! Depuis trois jours que je vais chasser, j’ai pas trouvé une seule vie.
Elle rougit et lui tendit son arc.
- Je n’avais même pas vu qu’il n’était plus à sa place.
Il entreprirent tous deux de dépecer les victimes de la jeune fille ce qui leur permit de parler, et ainsi de faire connaissance.